Acceptabilité sociale de la densification des tissus urbanisés

En Wallonie comme ailleurs, la volonté de promouvoir un habitat plus dense au nom du développement durable s’affirme largement chez les décideurs et les professionnels de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme, en réaction au modèle de l’habitat pavillonnaire. Mais vivre en appartement, est-ce un choix ou un pis-aller ? Par rapport à l’idéal de la maison unifamiliale, 4 façades, l’appartement n’est-il qu’un second choix auquel on se résigne en cas de séparation, de revers financier, d’entrée dans la vieillesse ? Ou au contraire, est-ce une opportunité en raison des aménités offertes par l’habitat dense : prix, accessibilité, proximité des commerces, facilité d’entretien, convivialité ? Quels sont les leviers sur lesquels s’appuyer pour promouvoir un habitat plus dense sans ramer contre les vents et marées des idées préconçues et des représentations négatives ?

Voilà le questionnement de base qui a motivé l’enquête réalisée dans le cadre d’une recherche plus globale de la CPDT consacrée à la densification des tissus bâtis en Wallonie. Les résultats de cette enquête mettent en lumière les besoins sous-jacents au modèle idéal de l’habitat 4 façades, besoins qui pourraient inspirer les concepteurs et acteurs immobiliers travaillant à l’offre de nouveaux logements. L’étude insiste aussi sur le fait que les besoins des diverses catégories sociales ont leurs spécificités qui appellent des réponses différentes : familles, jeunes actifs, personnes âgées.

Cette enquête, menée à Liège, Charleroi, Ath et Marche auprès d’habitants et de riverains d’ensembles de logements récemment construits (immeubles à appartements et ensembles d’unifamiliales), offre un éclairage privilégié sur l’habitat en appartement situé dans un tissu continu d’extension, c’est-à-dire l’une des formes actuellement les plus répandues de l’offre neuve d’habitat dense en Wallonie.