Les coûts de la désurbanisation

Depuis plusieurs décennies, la population des villes diminue. En même temps, le nombre d’habitants augmente dans les banlieues, d’abord dans celles qui sont les plus proches, ensuite dans des banlieues de plus en plus lointaines. De nouveaux espaces urbanisés moins denses transforment le paysage. La ville se dilue dans la campagne.

Depuis le début des années quatre-vingt, il apparaît de plus en plus évident que l’Etat-Providence ne peut plus assumer tous les coûts qui lui sont imputés pour poursuivre cette politique d’occupation extensive de l’espace. Les coûts financiers relatifs à leur entretien ne sont pas anticipés : pourtant, ils devront être supportés par la collectivité.

Une collectivité qui se dualise. Cette dualisation trouve son inscription dans l’espace : des villes, des régions en déclin économique s’appauvrissent alors que d’autres trouvent un nouveau dynamisme économique et démographique. Cette absence de cohésion sociale et territoriale qui en résulte est un frein à tout développement durable.

Les conférences internationales relatives à l’environnement tirent la sonnette d’alarme quant à l’impact du développement économique sur le développement durable. Ainsi, la dispersion de l’habitat et la mobilité qui en découle ont des incidences négatives sur la gestion des éléments naturels.

Dans ce contexte, les pouvoirs publics wallons commencent à s’interroger sur l’impact, tant financier qu’environnemental et social, de cette dilution de l’habitat. C’est pour ce motif qu’a été financée par la Région wallonne dans le cadre de la CPDT une étude dont les résultats sont publiés dans cet ouvrage.

L’ouvrage est divisé en deux parties. La première s’attache à quantifier le phénomène de la désurbanisation et à en rechercher les logiques. La deuxième partie a pour objet l’évaluation des coûts supportés par la collectivité. Ces coûts sont envisagés sous l’angle du développement durable : il s’agit, d’une part, des coûts de viabilisation des lotissements, d’autre part, des impacts de l’étalement urbain sur la mobilité, des coûts liés à l’absence de cohésion sociale et des incidences environnementales de ce mode d’occupation du sol. Cette évaluation doit jouer le rôle d’indicateur de la contribution de la société future à la poursuite du développement territorial durable.

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