Energie, transport et bassins de recrutement

La Belgique se distingue des autres pays d’Europe par une distance moyenne domicile-travail importante, mettant en relation les grandes agglomérations entre elles, au sein d’un bassin d’emploi relativement unifié.
L’étude des bassins de recrutement illustre cette dynamique. Ainsi, l’ensemble des communes wallonnes (sauf une) envoie au moins un navetteur vers Bruxelles, mais l’ensemble des communes wallonnes (sauf deux) en envoie aussi
au moins un vers Namur. En étudiant les bassins de recrutement de Bruxelles (uniquement dans sa partie wallonne), Liège et Namur, il ressort
que l’ensemble des actifs convergeant vers Bruxelles parcourt près de 14 millions de km par jour pour une distance
moyenne de 40 km ; 2,5 millions pour Liège pour une distance moyenne de 30 km et 2 millions pour Namur pour une distance moyenne de 68 km.
En redistribuant l’ensemble des actifs bruxellois à Bruxelles (RBC), et dans les communes alentours des 15 km autour de Liège et Namur, les distances totales parcourues dans les bassins de recrutement passent de :
• 14 millions à 2 millions pour Bruxelles avec une pression démographique augmentée de 10%,
• de 2,5 millions à 1,1 million pour Liège avec une pression démographique augmentée de 6%,
• de 2 millions à 0,4 million pour Namur, avec une pression démographique augmentée de 19%.
En redistribuant l’ensemble des actifs propres aux trois villes dans un rayon de 30 km autour de chacune d’elles, les
distances totales parcourues dans les bassins de recrutement passent de :
• 14 millions à 3,7 millions pour Bruxelles avec une pression démographique augmentée de 7%,
• de 2,5 millions à 1,7 million pour Liège avec une pression démographique augmentée de 1%,
• de 2 millions à 1 million pour Namur, avec une pression démographique augmentée de 3%.

Un scénario plus exploratoire s’attache à vérifier la constitution d’aires de recrutement exclusivement locale et ferroviaire.
Ce scénario n’est réellement intéressant que pour Bruxelles, dont une part significative du bassin de recrutement est composée des grandes et moyennes villes régionales bien reliées par le train, mais peu significatif pour les deux autres villes, dont les bassins de recrutement se sont plus exclusivement structurés sur la desserte autoroutière.
Au vu de l’efficacité constatée en termes de distance parcourue, la piste de la réduction spatiale des bassins de recrutement
semble intéressante. Une fiscalité particulière de la mobilité, via par exemple des péages urbains ou des péages kilométriques, pourrait être une voie à explorer.

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Mai 2004