Structure territoriale et mobilité

Freiner l’étalement urbain et limiter la dépendance automobile sont des objectifs majeurs de l’aménagement du territoire. Une des mesures prioritaires en la matière est de favoriser l’usage des transports en commun, les modes actifs, et de densifier les centres disposant d’un noeud de transport en commun important et d’une grande variété de services. La question de la mobilité se retrouve ainsi au centre des débats actuels.
Les liens entre mobilité, utilisation du sol et développement durable font l’objet de diverses publications. Autant le recours extensif à l’automobile que l’artificialisation étendue des sols sont étudiés sous l’angle des enjeux du développement durable (environnementaux, économiques et sociaux). L’augmentation continue du nombre de kilomètres parcourus par chacun semble se ralentir mais la croissance attendue de la population et l’augmentation des engorgements routiers interpellent. Comment contenir cette mobilité sans restreindre les libertés individuelles ?
Les recherches menées par la CPDT ces dernières années tentent d’apporter, outre une meilleure connaissance des liens entre les comportements de mobilité et la structure territoriale, une série de pistes de réflexions et d’actions concrètes sur l’organisation du territoire et des réseaux de transport à moyen terme. L’objectif final de ces recherches est d’étudier l’impact qu’aurait un changement en termes d’aménagement du territoire – ou l’impact qu’aurait un changement démographique – sur la mobilité des individus. Par exemple, que se passe-il en termes de mobilité si pour certaines zones du territoire, la proportion du nombre d’inactifs augmente suite au vieillissement de la population ?
La recherche s’articule autour de trois grandes phases : Approche descriptive – Approche modélisatrice et Recommandations.
Une première note de recherche, publiée en 2014, a eu pour objectif de tirer les conclusions des analyses descriptives de la première phase de l’étude. Les comportements de mobilité des individus ont été étudiés au niveau de leur environnement territorial direct et au niveau de leurs caractéristiques socio-économiques (sexe, classe d’âge…).
Cette deuxième note a pour objectif de décrire la deuxième phase de la recherche, à savoir l’approche modélisatrice. L’idée centrale de cette approche modélisatrice est dans un premier temps de reconstituer une population virtuelle s’approchant au plus près de la réalité du terrain (année de référence) et d’attribuer à ces individus un comportement de mobilité type. Dans un second temps, il s’agit de faire varier cette population fictive et/ou les comportements de mobilité des individus (scénarios).
Grâce à cette modélisation des comportements, nous sommes désormais en mesure d’étudier l’impact d’un changement territorial sur la mobilité : en fonction du nombre d’individus dans telle ou telle zone et de leurs caractéristiques socio-économiques, les comportements de mobilité s’en verront modifiés. Il s’agira ensuite d’agréger de nouveau l’ensemble des comportements de mobilité de chaque individu afin d’estimer l’impact sur la mobilité en général.