Le foncier agricole face à l’artificialisation des terres en Wallonie

Chaque année, ce sont un peu plus de 1.500 hectares (ha) de terres agricoles (TA) qui sont artificialisés. Même si ce rythme semble se ralentir sur la dernière décennie, près de 55.000 ha de terres agricoles situés en zone d’habitat ne bénéficient d’aucune protection juridique contre l’urbanisation qui les menace.

La raréfaction des terres agricoles a pour conséquence la spéculation, mais aussi le risque qu’elles ne puissent plus remplir les multiples rôles qu’on en attend : production alimentaire, développement de l’agro-tourisme, préservation de la biodiversité, lutte contre les inondations et l’érosion des sols, protection des paysages, production d’énergie renouvelable…

Cette note de recherche, qui approfondit l’une des dix dynamiques de la recherche « Les défis des espaces ruraux », essaie de localiser et de quantifier la perte des terres qui ne sont pas situées en zone agricole au sens strict mais qui sont pourtant utilisées à des fins de production par les agriculteurs et à ce titre, font partie de la SAU, la surface agricole utile.

Après le croisement et l’analyse des données qui alimentent ce débat, et la production d’une série d’indicateurs sous forme de cartes et de tableaux, la note débouche sur une série de recommandations. Il est temps, conclut l’auteur, d’inverser la vision territoriale actuelle, qui veut qu’on évalue les besoins territoriaux en termes résidentiels ou économiques et qu’on ne considère la zone agricole que comme un espace dont il faut limiter les pertes. À l’heure où la multifonctionnalité de l’agriculture est mise en avant (projet de SDER adopté en 2013, code wallon de l’agriculture…), les fonctions et les usages de l’espace agricole doivent être mieux pris en considération, sachant que des choix posés aujourd’hui à court terme peuvent s’avérer déterminants sur la présence d’une activité agricole à long terme.

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