Deux dispositifs pour améliorer la connaissance de son territoire et favoriser l'optimisation spatiale

Une utilisation plus efficiente et parcimonieuse des terres wallonnes comporte un prérequis incontournable : une bonne connaissance de son territoire. Mais comment y parvenir ? Quels outils existent pour y parvenir ? Quelle échelle privilégier ? Quelles données mobiliser ? Penchons-nous sur  ces questions.

Connaître le territoire comme prérequis

Connaître le territoire est un préalable à l’action publique foncière. Intervenir à bon escient nécessite de savoir où se situent les terrains disponibles, quelles sont leurs fonctions et qui en sont les propriétaires. À partir de ces données, une stratégie foncière à même de répondre aux objectifs poursuivis par les autorités publiques peut se déployer.

Dans son Vade-Mecum « Réduisons l’artificialisation des sols en Wallonie », la CPDT propose deux dispositifs pour améliorer la connaissance de son territoire : l’observation foncière et le débat public.

L’observation foncière : une boussole pour éclairer les décideurs

L’observation foncière consiste à rassembler, consolider et mettre à jour régulièrement des données, qualitatives et quantitatives, sur l’état du foncier au sein d’un territoire donné.

La base de données ainsi constituée reprend diverses informations sur l’ensemble des terrains disponibles (ou qui le seront dans un futur proche).

Grâce à ce type de base de données, les décideurs sont en mesure d’orienter l’action publique de manière éclairée, de définir une stratégie foncière et ainsi de conduire les développements en priorité vers certains espaces. La connaissance de ces informations permet aux autorités de :

  • Favoriser la réutilisation rapide des terrains, et d’éviter autant que possible la création de friches.
  • Assurer, dans les contextes plus ruraux, la disponibilité en foncier pour les activités agricoles, forestières ou naturelles.
  • Diriger les projets vers les zones les plus adaptées.
  • Optimiser les aides financières en matière de recyclage urbain ou rural en les orientant vers les territoires qui en ont le plus besoin.

Cet outil permet donc une meilleure réactivité face aux opportunités foncières et une approche pragmatique et économe en moyens humains, financiers et juridiques.

La mise en place d’un observatoire foncier wallon (global, pas uniquement agricole) permettrait de mener une action publique foncière plus efficace et durable, conforme à la démarche précitée.

Le débat public : impliquer et sensibiliser le citoyen

L’aménagement du territoire impacte directement le quotidien des citoyens. Il importe que ceux-ci prennent conscience des enjeux liés au caractère durable du développement territorial. Cette implication est indispensable pour assurer l’adhésion de la population aux mesures préconisées qui peuvent parfois lui paraître contraignantes. Elle permet également de récolter des données issues de la connaissance pratique des habitants du territoire.

Il existe un panel d’actions permettant d’engager le débat public. Elles se concrétisent grâce à des méthodologies qui stimulent la créativité et l’innovation et permettent le développement d’un dialogue ouvert et constructif, souvent via l’intervention d’un tiers conseiller.

L’objectif est d’associer la population aux réflexions sur le cadre de vie, d’expliquer les enjeux, de bousculer les idées préconçues et de lever d’éventuelles craintes (par exemple, liées à la densification).

Plusieurs initiatives existent déjà : le référentiel « Quartiers durables », les « Quartiers nouveaux », la campagne « Wonen in meervoud » ou encore les CCATM (Commissions Consultatives communales d’Aménagement du Territoire et Mobilité).

Pour aller plus loin

Le Vade-Mecum « Réduisons l’artificialisation des sols en Wallonie » détaille ces approches et propose des pistes concrètes d’action.

Découvrez toutes les publications de la CPDT.

D’autres thèmes, comme la planification du territoire et la gestion des impacts de l’urbanisation,seront abordés dans de prochains articles.

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